Les collines d'acier de la ville lumière Me ressemblent un peu Elles ont comme moi des os et des artères Et ce cœur populeux Qui bat dans les sous-sols qui bat dans les machines Et que j'entends parfois Et que j'entends parfois ou bien que je devine Qui frappe au fond de moi Les collines d'acier de la ville lumière M'ignorent tout à fait Elles ont leurs raisons elles ont leurs affaires Dans leur monde parfait Pourrai-je escalader leurs parois inhumaines Et grimper jusqu'au toit Non je ne pourrai pas non ce n'est pas la peine Elles se jouent de moi Les collines d'acier de la ville lumière Je les aimais pourtant J'ai voulu leur parler prier à ma manière Ces idoles du temps Mais leurs yeux sont de verre et de bronze leur bouche Leurs oreilles de bois Pas un seul de mes cris pas un seul ne les touche Pauvre pauvre de moi Les collines d'acier de la ville lumière Parfois montrent les dents Elles traquent dit-on des hommes ordinaires Qu'elles traînent dedans Ce bruit que l'on chuchote et qui revient sans cesse Jamais je ne le crois Portant de temps en temps des hommes disparaissent Comme vous comme moi Les collines d'acier de la ville lumière Un jour j'en ai eu peur J'ai voulu m'évader de cette souricière Pour cueillir une fleur J'ai marché j'ai couru à travers les dédales Dans la brume et la poix Et la ville a joué avec moi à la balle La balle c'était moi
Compositor: Paroles et Musique: Guy Béart 1973 "La vérité"