Bourreaux, victimes et spectateurs
Approchez, approchez,
Approchez, Messieurs-Dames,
Je vais vous raconter l'histoire
Du pouvoir et de l'argent sale.
Côté jardin, propre sur lui,
Bon père, bon fils et bon mari.
Mais sous le costume de chez Dior,
Se cache un boa constrictor.
Qui, de son téléphone sans fil,
Vous fomente une guerre civile.
Marchand d'armes, syndicat du crime,
Tapi au fond d'une limousine.
Assassin aux couilles en or,
Providence du croque-mort
Ainsi va le monde, Messieurs-Dames.
Voilà, voilà, comment il tourne.
Du sang, de la boue et des larmes.
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Côté cour, voici la victime,
Celui qu'on envoie au casse-pipe,
Tester les nouveaux prototypes,
Famille, Patrie, hip, hip, hip !
Ceux qui marchent pas dans la combine,
Suicidés de dix coups de couteau.
Grains de sable dans la grosse machine.
Les Gandhi, Martin Luther King.
Vous connaissez le vieux dicton :
"Toujours les meilleurs qui s'en vont !"
Ainsi va le monde, Messieurs-Dames.
Voilà, voilà comment il tourne,
Du sang, de la boue et des larmes.
Argent, pouvoir, paquet d'embrouilles.
L'animal tue pour se nourrir.
L'homme, lui, c'est pour s'enrichir.
Le son, l'image et la couleur,
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Bourreaux, victimes !
Fauteuils d'orchestre, balcon, parterre,
Restent ceux qui passent au travers.
Pour qui ça n'arrive qu'aux autres :
J'y suis pour rien, c'est pas d'ma faute !
Entre impudeur et compassion,
Haut-le-cœur et fascination.
Ils regardent d'une oreille distraite
Manipulateurs, marionnettes.
Qu'est-ce que je peux faire ?
J'sais pas quoi faire.
Vivement la page publicitaire :
Ainsi va le monde, Messieurs-Dames.
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Voilà, voilà, comment il tourne,
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Du sang, de la boue et des larmes.
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Argent, pouvoir, paquet d'embrouilles.
Bourreaux, victimes et spectateurs.
Ainsi va le Monde ...