Je voudrais être une montagne La tête plantée dans le ciel Les pieds rivés à la campagne Qu'on me respecte et qu'on me craigne Dos au soleil levant Face au soleil couchant Je voudrais être une montagne Et prêter mes flancs à l'hiver Inviter le soir à ma table Le vent, la neige et le tonnerre Et tutoyer ces gens Moi grand parmi les grands Pleure ô mon corps malheureux Pleure ô mon corps malheureux Pleure une larme sur l'homme Qui ne sait que mourir Je voudrais être l'océan Qui pourrait balayer la terre Lui dont le moindre grognement Nous semble déjà des colères Être le tout-puissant Calme comme un étang Je voudrais être l'océan Et régner sur tant de mystères Et sur tant de gouffres béants Sur tant de vies, de cimetières Être riche en deux temps Et pauvre apparemment Et tu te reposerais sur moi Moi qui pourrais de mes bras Te mettre à l'abri de ce monde fou Ce monde égoïste Ce monde qui nous met sur nos gardes A chaque instant Qui nous fait montrer les dents Ce monde où l'avenir de chacun S'arrête à son propre bien-être Être, Être une montagne Être un océan Pleure mon corps malheureux Pleure mon corps malheureux Pleure une larme sur l'homme Qui ne sait que mourir
Compositor: Paroles et Musique: Georges Chelon 1971