J'te d'mande un peu de quoi t'as l'air T'es encore saoul comme un cosaque Et me reproche d'être amère Mais entre nous j'en ai ma claque De te voir ivre chaque soir C'est pourquoi je prends le courage De t'avouer que j'en ai marre D'être ta femme de ménage Dont le corps est inscrit au chômage Au fond d'un grand lit sans espoir
J'en ai assez d'me sentir seule Près d'un mari qui fait la gueule Qui râle pour ci, grogne pour ça Qu'a mal au crâne ou bien au foie J'en ai assez, tu l'sais maintenant Parfois j'ai envie d'te tromper Dieu qu't'as changé en peu de temps Tu t'laisses aller, tu t'laisses aller
Ah, ah, c'est quèqu'chose à regarder Monsieur traînant dans la maison En pyjama et pas rasé Parfumé au Saint-Emilion Quand j'te vois de face ou de profil Ca m'change de l'homme qu'a su me plaire T'as une bouée autour du nombril Et des valises sous les paupières C'est fou c'qu'elle a raison ma mère Qui t'appelle "chef-d'Âœuvre en péril"
Quand nous dînons chez des amis Faut qu'tu épates la galerie Tu es l'génie, tu es le plus fort En politique ou bien en sport Tu fais le clown, tu bois comme un trou Tu dépasses la mesure en tout J'me force à rire mais j'suis gênée Tu t'laisses aller, tu t'laisses aller
Tu n'es ni tendre ni galant Tu es égoïste et sans âme Et les femmes ont évidemment Besoin d'être traitées en femmes Si tu voulais faire un effort Notre vie serait différente Au lieu d'en parler, fais du sport Refais tes muscles et perds ton ventre Retrouve ta ligne élégante Et souviens-toi que j'ai un corps
Faut pas chercher au fond d'un verre A te forger un caractère Moi je t'aime avec tes faiblesses Toi l'homme-enfant de mes tendresses Qui me racontais ses malheurs Et parfois si t'es déprimé J'aimerais que tout contre mon coeur Tu t'laisses aller, tu t'laisses aller