Sous la torture Derrière les murs Les yeux remplis d'effroi L'homme aux vœux purs Souffre et endure Les coups sourds de la loi Noyés par les bulles rouges Ses mots muets S'élèvent et s'écrasent sur la paroi L'écrivain plie mais ne rompt pas Ressent une étrange douleur dans les doigts Délire en balbutiant qui vivra vaincra Dans la cellule du poète Quand le geôlier vient près de lui Quand plus personne ne s'inquiète L'homme que l'on croyait endormi Frappe avec sa tête A court d'idées Ils t'ont coupé Et ta langue et les doigts Pour t'empêcher De t'exprimer Mais ils ne savent pas Qu'on ne se bat pas Contre les hommes Qui peuvent tout surtout pour ce qu'ils croient Et l'homme infirme retrouve sa voix Défie le monde en descendant de sa croix Et sort la liberté de l'anonymat Dans la cellule du poète Quand le geôlier vient près de lui Quand plus personne ne s'inquiète L'homme que l'on croyait endormi Frappe avec sa tête Frappe avec ta tête...