Quand l'air sera si chaud que le feu perpétuel gagnera les forets Quand l'air sera si chaud que les déserts mangeront les plaines que la haine embrasera les coeurs Quand l'air sera si chaud que la mer avalera les rivages il nous restera ça
Un ours blanc accroupi sur le dernier glaçon Un fou de bassan cherchant de la fraicheur sous une cascade Une maman touchant la joue d'un nouveau né Un sauna au pole nord, des cocotiers au pole sud Des déambulateurs, des troisièmes ages courant les alizées Des voyageurs vingt mille lieues sous l'Atlantique Un phoque racontant ses souvenirs de banquise
Les baleines qui s'essoufflent, les taupes qui renâclent Les glace Hagen Dasz devenues daube ou risotto, to, to Les téléviseurs fondus par le soleil Des montres molles du temps qui coule Des amoureuses qui veulent toujours, toujours, toujours Des amoureux qui n'en peuvent plus plus, plupluplu, ne, peuvent plus Des pages, toutes ces pages collées par la sueur Des livres, tous les livres les ultimes refuges de l'ombre Et puis Rimbaud, et puis Léopardi Et puis toi attendant contre moi la nuit même si elle brûle plus que le jour