La p'tite Suzanne, dernièr'ment, Disait à son amant : Ah ! Que j'm'embête. Je n'aime plus l'auto, Je n'aime plus les ch'vaux. J'veux quéqu'chose de nouveau. Il lui répond : "Mon amour, J'ai pour toi, l'autre jour, Fait une emplette. C'est quelque chose de vraiment beau Que j'ai ach'té à m'sieur Blériot."
{Refrain 1:} Ah, viens ! Ah, viens ! Viens dans mon aéroplane ! On dirait un oiseau Ça se tient dans l'air comme il faut. Ah, viens ! Ah, viens ! Viens, ma petite Suzanne, Tu seras folle, mon coco, Quand t'auras vu mon p'tit oiseau.
Elle le décide sans retard, Lui débraie et l'on part à toute vitesse. Comme un éclair, les v'là en l'air, Filant un train d'enfer. A quelle hauteur monte-t-on ? lui dit-elle Il répond : "Ma chère maîtresse, Avec une femme dans la nacelle, On peut monter au septième ciel."
{Refrain 2:} Ah, viens ! Ah, viens ! Viens dans mon aéroplane ! Ça m'fait froid, ça m'fait chaud, Ça met des frissons sous la peau. Ah, viens ! Ah, viens ! Viens, c'est si bon quand on plane. Tu n'voudras plus, bientôt, Te passer de mon p'tit oiseau.
Tout marchait comme à plaisir Quand il se fit bien sentir, Dans l'allumage, Plusieurs ratés, Et c'est un l'vier Qui n'veut plus se r'dresser. Il n'doit rester sans effort ( ?) plus d'essence dans l' moteur. Et le plus sage S'rait de l'rentrer dans son hangar. Mais Suzanne répond : "Oh, plus tard !"
Ah, viens ! Ah, viens ! Restons dans l'aéroplane ! C'est si bon, c'est si doux. Oh ! Laisse-le monter jusqu'au bout. Ah, viens ! Ah, viens ! Et, d'ailleurs, s'il reste en panne, J'ai c'qu'il faut, mon coco, Pour garer ton petit oiseau.