Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies.Dans leurs chambres blindées, leurs fleurs sont carnivoresEt quand leurs monstres crient trop près de la sortie,Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragoresEt leurs aéroports se transforment en bunkers,À quatre heures du matin derrière un téléphone.Quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolversEt s'invitent à calter en se gueulant "come on !"Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluieEt se font boire le sang de leurs visions perduesEt dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie.Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue.Ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine,Crachant l'amour-folie de leurs nuits-métropoles.Ils croient voir venir Dieu ils relisent HölderlinEt retombent dans leurs bras glacés de baby-doll.Les dingues et les paumés se traînent chez les BorgiaSuivis d'un vieil écho jouant du rock 'n' rollPuis s'enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night,Essayant d'accrocher un regard à leur khôlEt lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé,Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moinsEt sont comme les joueurs courant décapitésRamasser leurs jetons chez les dealers du coin.Les dingues et les paumés s'arrachent leur placentaEt se greffent un pavé à la place du cerveauPuis s'offrent des mygales au bout d'un bazookaEn se faisant danser jusqu'au dernier mambo.Ce sont des loups frileux au bras d'une autre mort,Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal.Ils ont cru s'enivrer des chants de MaldororEt maintenant, ils s'écroulent dans leur ombre animale.Les dingues et les paumés sacrifient Don QuichotteSur l'hôtel enfumé de leurs fibres nerveusesPuis ils disent à leur reine en riant du boycott :"La solitude n'est plus une maladie honteuse.Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso.Mon cheval écorché m'appelle au fond d'un barEt cet ange qui me gueule : "viens chez moi, monsalaud"M'invite à faire danser l'aiguille de mon radar."