On vient d'éteindre la lumière Bébé succombe à son sommeil Mais les joujoux très en colère Dans leur placard tiennent conseil
Les joujoux font grève, ils en ont assez D'être tracassés et fracassés Le ballon qu'on crève La poupée qu'on bat Sont lassés des jeux et des combats
Le pompier n'a plus d'échelle Le tambour est plein de trous Le cheval n'a plus de selle Et l'auto n'a plus de roue Mais ils se soulèvent contre cet enfant Il va voir comment on se défend
Le placard entrouvre sa porte Ça grince un peu, ma foi tant pis Et voilà que les joujoux sortent Sautant sans bruit sur le tapis
Les joujoux discutent pour savoir comment Ils vont préparer leurs armements Pour mener la lutte un chef est nommé C'est un vieil indien tout déplumé
Le pompier fourbit sa lance Le tambour bat le rappel Le cheval déjà s'élance Le moment est solennel Quittant leur cahute ils forment les rangs Le mot d'ordre étant : "mort au tyran !"
Le chef a dit "marchons en ordre Vers celui qui nous démolit, Pour le griffer et pour le mordre Nous grimperons aux draps de lit"
Mais l'enfant sommeille Tendre et gracieux Comme un chérubin tombé des cieux Devant ces merveilles, les joujoux surpris Se sont arrêtés tout attendris
Le pompier dit : "tout de même Un bébé c'est bien gentil" Le tambour dit :"moi je l'aime" Alors ils sont repartis
Quand l'enfant s'éveille Vers huit heures un quart Les joujoux sont tous Dans le placard !