Tu m'as dit Comme on lancerait un défi Je te ferai aimer la vie Et tu m'as dit même Je t'aime Tu as mis Dans mon coeur et dans mon lit Les redoutables folles De mon cent-millième Poème Mon amour Tu as brouillé mon parcours Tu as changé mon discours Renouvelé mes thèmes Trop blêmes A mon tour Je prends le genre troubadour Je chante le jour Le gris des faubourgs Je te dis "toujours"
Avant toi Il y avait dans mon coeur étroit Ma vie en chemin de croix La mort, ce suprême Dilemme Sous mon toit Il est entré avec toi Le remède contre le froid Contre l'effroi L'effroi
Toi, toi que rien n'effraye Toi, tu sais les merveilles Tu tutoies le soleil Avec toi Rien n'est pareil Tu ris de mes certitudes Tu secoues ma quiétude Ma foutue solitude Mes très chères Vieilles habitudes Les livres que je lisais Les mots que je disais Mes idées, mes projets Avec toi Sont sans objet Tu m'as rendu la lumière Tu fais fleurir les pierres Et fais mousser ma bière Avec toi rien n'est comme hier Hier
Tu as scié L'arbre de ma liberté Mais j'ai pu de la beauté Avoir le baptême Idem Tu m'as lié Moi l'éternel humilié A ton supplice familier Ton cruel totem Blasphème Tu me perds Toi dont les ongles pervers M'opèrent à coeur ouvert Dans un requiem Bohème Mais je préfère De tes bras subir les fers Et te laisser faire Petit Lucifer Vivre en ton enfer Que nos corps Soient notre unique décor Le champ clos de nos records D'amoureux problèmes L'emblème Sans remords Si c'est ce feu qui nous mord Alors qu'elle tombe sur Gomorrhe La prude mort La mort