Une odeur de café De parquet ciré Et de lait en poudre Mes cavaliers font la guerre Maman travaille sur sa machine à coudre Une histoire, un baiser, Une petite lumière Toujours allumée Dehors il pleut mais c'est si loin dehors Tout est doux dans la maison qui dort Sur les carreaux on dirait des routes et des chemins Des aiguillages et des trains Et va la vie Va la vie ... Les ballons bleus s'envolent Comme les années d'écoles Les tours du monde en manège Et les grands oiseaux blancs dans les pays de neige Et va la vie, va ! Va la vie, va ! S'il ne reste du passé Qu'un nom de rue presque effacé, Au crayon tendre ou à l'encre noire Tout est gravé dans ma mémoire Un amour ingénu une chose inconnue Dans mon cœur qui bouge J'écris la nuit comme en rêve Et tout ressemble un peu à "L'herbe rouge" Les amis, les soirées, Les usines en grève, Saint-Germain-des-Prés Dehors il pleut mais ce n'est pas de l'eau C'est le ciel qui se brise en morceaux Sur les carreaux on dirait des routes et des chemins Des aiguillages et des trains Et va la vie Va la vie ... Les lilas refleurissent Et les photos jaunissent, Pétales séchés dans un livre Aux couleurs de l'automne, au souvenir de givre Et va la vie, va! Va la vie, va ! S'il ne reste du passé Qu'un nom de rue presque effacé, Au crayon tendre ou à l'encre noire Tout est gravé dans ma mémoire Sur les carreaux on dirait des routes et des chemins Des aiguillages et des trains.