Un charter au matin... j'ai pleuré, il a plu Ô mon bel étranger, on se reverra plus C'est étrange Les septembres qui fondent, les étés menaçants La sueur, les couleurs, les odeurs et le sang Se mélangent
J'avais le goût de pomme, toi celui de papaye On se goûtait l'un l'autre à chaque bout de la paille Jus d'orange Les peupliers debout, l'allée où nous allions Les chats, la cheminée, ton parfum de faux lion Dans les granges
Le doigt sur une mappemonde, on se cherchait une île Je descendais la Seine, tu remontais le Nil Et le Gange Et l'on faisait tourner la Terre comme une toupie Pour y voir apparaître un unique pays En échange
Et nous tissions sur un métier à métisser Entre un avenir en laisse et un laisser-passer Qui dérange Un vol en bateau-mouche, un air d'accordéon Ton sourire au fusain, du pain pour les pigeons Deux mésanges
Un Boeing chante au loin, le son de l'air effraie Je croque du raisin, j'ai bu, je reboirai Nos vendanges Un charter au matin... j'ai pleuré, il a plu Ô mon bel étranger, on n' se reverra plus C'est étrange