A moi le silence aux mille yeux Au nom d'un solipsisme de surface Lorsque l'homme voile ce qui se passe Je m'écarte et n'en vois que mieux Un vide apparent s'ouvre enfin, sans réticence Au torrent où s'abreuvent mes absences Une ombre lointaine, ma discordance Dissimulant ma libre errance...
A moi la distance hurlante, la profusion Loin des multitudes appauvries Une perpétuelle résurrection
Là où je n'ai plus à craindre mes nausées Je me déverse et rend en toute tranquilité Sans désabuser mon autre, non-éclaboussé Je souffre mais m'allège de ce qu'il n'y a plus à juger
Je déclare ma profonde altérité A l'ombre souriante des sanctuaires du soir Je découvre le sens étouffé par d'autres voix Mais qu'enfin je peux entrevoir...
Et honte à ceux qui calomnient la vie Vous qui si souvent glorifiez l'ennui Que l'indépendance, solution d'une utile sélection Vous épuise sous le poids nocif de votre adoration
N'y a-t-il point d'ouïes pour ce vacarme qui isole? Le narcotique devient la vie, oublie toute compagnie Et halte! halte! Halte à toutes nos phobies L'habit du silence luit pour les sens qui désolent