1. Rose de Chine, au regard ingénu, S'en va mutine, à petits pas menus, Ce prénom charmant que lui donna un homme blanc La suit en sourdine sous la lune d'argent Rose de Chine née au bord du Mekong On le devine peut jouer au Majong Mais dans son palais, à l'heure où tout s'endort Ell' préfère rêver, des paillottes du port.
Thiang, thiang, tching, tching. Pense-t'elle, Ce sont des mots de bonheur Que veut mon coeur, Thiang, thiang, tching, tching. Fait la belle, Dans ses cheveux épinglant Des lotus blancs Rose de Chine, Près de sa véranda, Soudain s'incline devant un vieux Boudah Donnant en offrande un joli coffret de santal À son Dieu demande Un amour idéal
2. Rose de Chine Dont le coeur est très lourd Fut mandarine mais ignora l'amour Son vieux mandarin de mari toujours la combla De pierreries fines Mais ça ne suffit pas Là-bas en Chine Comme dans tous les coins, Les femmes fines Arrivent à leurs fins; Et la jolie rose connût tant de papillons Tellement qu'on n'ose En citer tous les noms.
Thiang, thiang, tching, tching. Disait-elle, Profitons bien des beaux jours Ils sont si courts Thiang, thiang, tching, tching. Pensait-elle, Avec un tel mandarin ... pas de pépins ... Rose de Chine au regard ingénu, S'en va mutine, à petits pas menus, Ce prénom charmant que lui donna un homme blanc La suit en sourdine sous la lune d'argent
{variante des 2 dernières lignes:} Et dans tout' la ville on a bien rit quand le mari Pour sa mandarine , s'est fait hara kiri