J’ai les élus dans la mire et l’âme trouble-fête Et comme envie d’en pleurer, comme envie d’en rire Et comment que ça m’embête On a rien fait de mieux, aurait-on pu faire pire? Comment donc en être fier? De qui, de nous, de vous, d’eux quel est le martyr Et quel est le tortionnaire?
J’ai mal aux droits humains mais moi j’ai la liberté d’excrétion Je crains de nous qu’on n’soit demain les pantins de trop d’ambition La tête à hue, le cœur à dia, les girouettes Tournent au gré du vent pseudocrate Et dansent la java des jubilaires digérant, les rats en cravate
La java des états d’hommes et d’âmes soumises Qui fait valser les droits, retourner les chemises Elle se danse à genoux, elle se chante en dollar Elle nous roule dans la boue et n’a pas de mémoire
Paraît qu’les riches ont tout et qu’ils m’ont moi Mais moi, j’suis pauvre et j’suis bête J’conseille au trésor de n’pas s’montrer la gueule Car on lui f’ra sa fête Nous les sauvages on n’sait pas compter mais nos plumes On les donne aux poètes Qui en retour, de l’or des mines de leurs âmes Empoisonnent nos flèches
La java des états d’hommes et d’âmes soumises Qui te fait malgré toi, endosser sa bêtise On la trouve partout, c’est l’amie du pouvoir Elle nous trompe, elle nous joue et répète l’histoire
On dit qu’on a les bourreaux qu’on mérite et qu’les barreaux faut s’y faire On troque un vote, on croque, on avale, on évite, on tète, on est mammifère Les barges de crédit font de larges profits sur nos vies déficitaires En deuil d’idéaux, de raison et d’esprit l’avilissement prolifère
La java des états d’hommes et d’âmes soumises Des guignols et des rois, qui le ridicule, frisent Elle plane au-dessus des lois, d’la nature et des hommes On doit l’aimer, ma foi, puisque tous on l’entonne