Au régiment, pour vivre tranquille, Comme bibi, y en a pas bézef. Je peux dire que je me fais pas de bile Depuis que je suis dans la T.S.F. J'ai qu'à recevoir, sur une machine, Les télégrammes confidentiels Qui viennent du Maroc ou de la Chine Dans les caves de la Tour Eiffel.
Dernièrement, Mademoiselle Cécile Me dit comme çà : Je voudrais bien savoir Comment qu'un télégramme s'enfile. Pourriez-vous-ti me le faire voir ? Qu'est-ce que vous vouliez que j'y réponde ? J'y répondis : Ah ma foi si. Seulement voilà, y a tellement de monde Que j'ose pas vous faire voir çà ici.
Elle me réplique : Ah ! Qu'à cela ne tienne ! J'irai jusqu'à votre atelier. A la Tour Eiffel, je l'emmène, Elle s'arrête devant l'escalier. Ah ! Non, qu'elle fait, pas à la cave. Sans chandelle, j'irai pas par là. Tais-toi donc, j'y fais, grosse betterave ! Une chandelle, on trouvera bien çà !
Elle descend et v'la qu'elle tripote. Oh ! J'y dis, faut pas tripoter Les manettes avec tes menottes : Tu vas te faire électrocuter ! Ca ne rate pas, tout à coup, la belle Se pâme et fait des yeux de merlan frit. Ah ! Je sens que je m'en vais, dit-elle. Attends, j'y dis, je m'en vas aussi.
Avant de me quitter la bergère, En pleurnichant, me dit : Monsieur Eloi, C'est bien vilain ce que nous venons de faire. Qu'est-ce que vous allez penser de moi ? Ah ! Que j'y réponds, par saint Joseph, Je penserai tout simplement, vois-tu, Que je t'ai fait voir la T.S.F. Et que c'est T.F.S. que j'ai vues !