Quand j'étais mouflet, sans être malheureux J 'avais pas des caisses de trucs rigolos Mais chez les voisins, y avait un bouseux Qui se prenait pour Courajod {x2} Il rafistolait dans un vieux hangar Avec un beau-frère qu' était mécano Une sorte d'engin pour faire du pétard Tout seul, certains soirs près du château d'eau
Dans le stand de tir, pas beaucoup plus loin Deux fois par année, y avait les motos Quand ça commençait, ça s'entendait bien Moi j'y allais pour Courajod {x2} C'était des concours internationaux Et près du départ, y avait les drapeaux Les cordes et la paille et puis la sono Et moi, j'allais voir passer un héros
Et ça sentait fort et bon la poussière La bière, la saucisse, et l'huile à plein pot Et là, bien serrés contre les barrières On gueulait vas-y Courajod {x2} Il pleuvait souvent et, derrière les roues, On voyait même plus les raies des maillots On reconnaissait plus personne sous la boue Il fallait pouvoir lire les numéros
L'entrée, c'était des cocardes à deux francs C'était contrôlé par des vieux costauds J'avais pas un rond, il fallait faire sans Je me faufilais pour Courajod {x2} Des fois, c'était même pas lui qui gagnait Vous imaginez si c'était salaud Un vieux Suisse allemand, ou bien un Anglais Qu' avaient pas des noms tellement rigolos
Mais j'étais content quand même pour le bruit Pour les gros moteurs et pour les grands sauts Je trouvais tout ça carrément joli J'allais voir passer Courajod {x2} Et si je repense à ça aujourd'hui C'est que certains jours, je vais au boulot Il est sur ma route et, devant chez lui, Il a fait poser un bel écriteau {x3} "Albert Courajod Vente et réparations Cycles et vélomoteurs"