Quand l'aurore aux accents D'une flûte champêtre Saute sur ma fenêtre Annonçant le beau temps Quand au sommet du jour Le soleil, dans sa force Fier et bombant le torse Fait rouler son tambour Ou quand le soir descend En posant sur la ville Ses douces mains tranquilles Dans mon ravissement Je pense à ce bonheur Dont nous rêvons sans cesse Mais la simple sagesse Me dit avec douceur
Le bonheur est chose légère Que toujours, notre cÂœur poursuit Mais en vain, comme la chimère On croit le saisir, il s'enfuit Il n'est rien qu'une ombre fugace Un instant, un rayon furtif Un oiseau merveilleux qui passe Ravissant mais jamais captif Le bonheur est chose légère Il est là comme un feu brûlant Mais peut-on saisir la lumière Le feu, l'éclair, l'ombre ou le vent
En ce siècle de peur De misère et de guerre Il est pourtant sur terre De très simples bonheurs Ils sont là sous la main Faits de très humbles choses Le parfum d'une rose Un beau regard humain C'est le souffle léger De l'enfant qui sommeille C'est l'amitié qui veille Et le pain partagé Et puis voici qu'un jour Le bonheur qu'on envie Entre dans notre vie Sur l'aile de l'amour
Le bonheur, dans le grand silence De la nuit, c'est sur le chemin Le bruit clair de ton pas qui danse Ta main que je tiens dans ma main Le bonheur, c'est toi, source vive De l'amour, dans son vert printemps Quand la nuit, dans mes bras captive J'entends ton doux gémissement Le bonheur, c'est de croire encore Amants, que nous verrons un jour Resplendir l'éternelle aurore Qui sait, d'un immortel amour...